1. Aux Portes du Vide
Dans le siège de ma raison,
Sous les archives de mon existence,
Demeure cette cloison,
Barrière à ma démence.
Constamment fermées, emprisonnant
Ce flux fertile permanent,
Source des idées et des jugements.
Elles les protègent du néant.
Protection déraisonnable,
Que de dresser cette égide en vain,
Par crainte de l’inexorable
Montée des marées du destin !
Aux portes du vide !
Dans mon inconscience,
Dans les limbes, réside,
La clé, fruit de l’insouciance.
Rarement entrebâillées,
De par ces charnières rouillées,
Paralysé sur le seuil,
De mon repos, je fais le deuil.
Désespérément, mon âme fait crisser
Ses ongles sur la serrure.
Supplier pour pénétrer,
Se débarrasser de cette souillure.
2. Le Poids du Jugement
Tourments permanents,
Esprit désemparé et troublé,
Leurs visions m’entravent,
Mon esprit est sous leur joug.
Hostiles individus,
Ils seront ignorés.
Ces impropres paroles,
En douter et demeurer.
Influences perpétuelles,
Cette charge ne doit me dominer,
Pesée spirituelle,
Seul, je trace ma destinée.
Considérer, évaluer
Nos discordances.
Survivre et s’équilibrer,
Dans l’adversité.
Le poids du jugement !
Le poids du jugement !
Influences perpétuelles,
Cette charge ne doit me dominer,
Pesée spirituelle,
Seul, je trace ma destinée.
3. De l’Étincelle à la Conflagration
Élément primordial, rare,
Fruit de circonstances hasardeuses,
Perçu comme une menace,
Je fascine l’homme depuis l’aube des temps.
Monstre de flammes imprévisible,
Galvanisé par la sécheresse,
Déchaîné par les vents,
L’orage est mon étincelle.
J’engloutis toute forme de vie.
Asservi, capturé,
Ou fruit de vos expérimentations,
Aux dépens de la nuit et de la mort,
Vos jours, vos vies j’ai prolongés.
De l’étincelle,
Sauvage, indomptée.
À la conflagration,
Surnaturelle abomination.
Brûler, se nourrir,
Brûler, dans les cendres,
Brûler, se répandre,
Brûler, les voir mourir.
De l’étincelle,
Sauvage, indomptée.
À la conflagration,
Surnaturelle abomination.
4. Au Crépuscule de l’Humanité
Exécrables parasites,
Aveuglés et leurrés,
Ils se croyaient protégés
Des fruits de leurs péchés.
Au crépuscule de l’humanité,
Sombres lueurs d’espoir.
Au crépuscule de l’humanité,
Éclatant désespoir.
Chape de plomb cérébrale
Obstruant toute pensée.
L’agonie marche vers ces contrées
Prétendument immaculées.
Au crépuscule de l’humanité,
Sombres lueurs d’espoir.
Au crépuscule de l’humanité,
Éclatant désespoir.
De son ombre pernicieuse,
L’effroi tapisse leur conscience
Et annihile
Toutes pensées sereines.
Au crépuscule de l’humanité,
Sombres lueurs d’espoir.
Au crépuscule de l’humanité,
Éclatant désespoir.
5. Déliquescence
Luttant contre leurs semblables,
Corrompus, ils les écrasent.
Aveuglés, pieds et poings liés,
Formatés et inadaptés.
Inexorable, l’impuissance s’infiltre
Et souille leurs entrailles.
Le rideau du désespoir tombe lentement,
Sur leurs consciences harassées.
Du désespoir à la colère,
Du pouvoir à la peur,
Transmutation irréversible !
Instoppable déliquescence,
Fatale obsolescence,
Du crépuscule jaillit,
Cette nuit infinie.
Leur rédemption n’est qu’illusion,
À tort bafoués et moqués,
Espoir, coopération
Absurdes utopies conspuées.
Acteurs de ce suicide à grande échelle,
Déplorant les effets dont ils chérissent les causes.
Instoppable déliquescence,
Fatale obsolescence,
Du crépuscule jaillit,
Cette nuit infinie.
Leur rédemption n’est qu’illusion,
À tort bafoués et moqués,
Espoir, coopération
Utopies réalisées.
6. Vestiges
Plongé dans l’incertitude,
Depuis les premières secondes,
Sondant mes aspirations profondes,
Découvrir ma plénitude.
La voie de l’aboutissement
Disparaît derrière l’horizon.
Je poursuis ma quête inlassablement,
Assoiffé par mes interrogations.
Vestiges, vestiges, vestiges, vestiges !
L’existence n’est que le sillage tracé par la somme de nos actes,
Chahutés, nos destins se mêlent et s’unissent,
S’influencent par leurs multiples contacts,
Naissent, subsistent ou s’évanouissent.
Subsister après notre repos éternel,
N’est-ce que par pure vanité ?
Comprendre ces inéluctables causalités,
S’apaiser et les accepter.
Vestiges, vestiges, vestiges, vestiges !
L’existence n’est que le sillage tracé par la somme de nos actes,
Chahutés, nos destins se mêlent et s’unissent,
S’influencent par leurs multiples contacts,
Naissent, subsistent ou s’évanouissent.
7. Écimer l’Âme
Tout au long de l’existence,
Secoué, blessé et entravé,
Par ses pantins aveuglés,
Par ses invisibles règles et instances.
Sculptée par les codes implicites,
Les branches de ma personnalité
Sont coupées, tranchées, suturées.
Mon âme n’est plus qu’anthracite.
Bâillonné et contraint à la mutation,
L’expression de mon être n’est que silence.
Imposant l’anonymat comme prison,
Seul chemin vers l’espérance.
Ci-gisent les bourgeons de mon âme,
Martyrs de cet esprit consensuel.
Ressort profond du contrôle mutuel,
Conformisme infâme.
Sculptée par les codes implicites,
Les branches de ma personnalité
Sont coupées, tranchées, suturées.
Mon âme n’est plus qu’anthracite.
8. Chaos Cérébral
Ces provocations extérieures,
Sans relâche, éveillent mes sens.
Mes neurones s’activent
Dans une cacophonie infernale.
De cette spirale indisciplinée,
Les hypothèses naissent et affluent,
S’entrechoquent et disparaissent.
De ce fracas, éclosent des perspectives.
Chaos, chaos, cérébral !
Chaos, chaos, cérébral !
Chaos, chaos, cérébral !
Chaos, chaos, cérébral !
Flot impitoyable et indompté,
Déferlant dans ce carcan osseux,
Capturé et enchaîné,
Torrent chaotique et furieux.
Chaos, chaos, cérébral !
Chaos, chaos, cérébral !
Chaos, chaos, cérébral !
Chaos, chaos, cérébral !
Un à un, ces fragments du présent
Écorchent ma vision,
Taisent toute décision,
Furieux hurlements !
Horizons multiples,
L’étendue des possibles se dresse.
Que ces visions disparaissent !
Que le réel me redevienne perceptible !
Chaos, chaos, cérébral !
Chaos, chaos, cérébral !
Chaos, chaos, cérébral !
Chaos, chaos, cérébral !